Parodontologie

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Les différentes techniques de greffe gingivale : laquelle choisir selon votre cas ?

Les techniques de greffe gingivales ont été développées afin de recouvrir les racines dentaires exposées dans les situations de récessions gingivales appelées aussi rétractions gingivales. Ces récessions gingivales apparaissent en cas de brossage agressif, ou de traitements orthodontiques réalisés trop vite sur dents avec une enveloppe osseuse et gingivale fine. Le tabac est également un facteur de risque fort de développement des récessions gingivales. Les motifs de consultation des patients sont les sensibilités liées aux racines exposées ou l’amélioration du sourire en réalignant les collets des dents.

Le Dr Sarfati à Paris 16 vous explique les différentes techniques de greffe gingivale

La greffe gingivale conjonctive

La greffe conjonctive a pour but de recouvrir les racines exposées dans les cas de récessions gingivales. Elles sont indiquées lorsqu’au delà des récessions, il reste encore des tissus kératinisés, c’est-à-dire la gencive rose pâle qui entoure normalement le collet des dents. En fonction de la récession gingivale initiale, la greffe conjonctive ne permet pas toujours de recouvrir à 100% la racine exposée mais elle permet aussi d’épaissir et de renforcer la gencive afin de réduire le risque de récidive.

Cette intervention est réalisée sous anesthésie locale. La gencive est manipulée pour lui donner de la laxité afin de pouvoir la tracter et la repositionner sur les racines exposées. Un greffon de gencive est prélevé dans l’épaisseur de la gencive du palais ou à l’arrière de la seconde molaire maxillaire (la tubérosité) en fonction des quantités de gencive à prélever. Ce greffon gingival est glissé sous la gencive du site receveur et l’ensemble est suturé au-dessus des racines exposées. Les fils de suture sont déposés 15 jours environ après l’intervention.

La greffe gingivale épithélio-conjonctive

La greffe épithélio-conjonctive est indiquée dans les cas où, du fait de la récession gingivale, il existe une disparition complète de la gencive kératinisée (rose pâle et ferme) à sa base, la limite de gencive se situant désormais dans la muqueuse. La muqueuse gingivale est plus rouge, lâche et moins “accrochée” à la racine. Pour cette raison et la sensibilité qui en découle, cela entraîne souvent une inflammation gingivale.

La greffe épithélio-conjonctive recouvre peu les racines , elle est faite pour recréer cette gencive kératinisée, ferme et résistante afin de stopper la progression de la récession gingivale et renforcer la gencive autour des dents en question.

Lors de cette intervention réalisée sous anesthésie locale, la gencive est préparée autour de la récession gingivale, un greffon de gencive est prélevé en surface sur la gencive du palais. Ce dernier est ensuite suturé en surface sur le site receveur. Puisque le prélèvement est réalisé en surface, une gouttière de protection est à porter les premiers jours après l’intervention afin de protéger le site au palais, en plus du pansement hémostatique résorbable placé sur la plaie. Cette greffe donne un résultat différent de la greffe conjonctive car la zone greffée est toujours plus pâle que la gencive environnante. Pour cette raison, cette technique est réservée pour les zones non visibles.

Quelle technique choisir selon votre cas ?

Le choix de la technique est fait sur l’analyse clinique et les caractéristiques de la gencive autour des récessions gingivales, déterminée lors de la consultation au cabinet.

Greffe conjonctive enfouie :

  • Gencive kératinisée résiduelle
  • Prélèvement du greffon au palais ou à la tubérosité
  • Pas de gouttière de protection nécessaire
  • Oedème voir hématome fréquents après l’intervention
  • Efficace sur le recouvrement des racines exposées
  • Peu de gain de gencive kératinisée
  • Possible dans tous les secteurs dont les secteurs esthétiques

Greffe épithélio-conjonctive :

  • Absence de gencive kératinisée résiduelle
  • Prélèvement du greffon au palais
  • Port d’une gouttière de protection au palais les jours suivant l’intervention
  • Recouvre peu les racines exposées
  • Gain important de gencive kératinisée
  • Réservée aux sites non visible car plus pâle que la gencive environnante